Le débordement

Initié en 2020, Le Débordement est un projet protéiforme porté par Cécile Bally et Emma Tricard. À la fois roman de science-fiction, ateliers d’écriture et performance dansée, il explore les notions de spéculations et d’adaptation en s’appuyant sur le genre narratif et l’esthétique de la science-fiction.

Un matin d'été brumeux, Glitch et Copper Key se dirigent vers Digital Park. Elles sont amies. Nous sommes en 2101. Le monde a subi un grand débordement, et le moins qu'on puisse dire c'est que l'architecture s'en est trouvée modifiée. L'enseigne "Sûreté, Santé, Sécurité" clignote au-dessus de la porte. Piégées dans un monde virtuel autocratique qui les nourrit de frites synthétiques, elles en viennent à se souvenir qu'elles ne se souviennent plus et à découvrir ce qu'elles ont oublié. Elles se demandent alors : Que reste-t-il à pirater?

Le Débordement — le livre, est un roman trilingue en français, anglais et allemand. Basé sur des ateliers participatifs menés au Chili, en Belgique, en France et en Allemagne, ce projet interroge notre relation au futur. À partir des écrits recueillis lors de ces rencontres, et en collaboration avec l’auteurice Clay A.D., nous avons fait grandir des images et des intrigues afin d’inventer un futur. Ce projet explore le caractère politique de la science-fiction en tant que catalyseur du changement social. La nature collective du processus d'écriture, ainsi que la localité de ces ateliers, nous permettent d'observer les singularités et les similitudes présentes dans nos imaginaires de plus en plus mondialisés.

Le roman est devenu la base d’une pièce chorégraphique du même nom, créé en décembre 2021 à Berlin dans sa version anglaise et en novembre 2022 au Manège de Reims dans sa version française.

Pour commander le livre envoyez nous un email ici : vague.aventure@gmail.com
Prix libre entre 8 et 12 euros + frais de port

Un livre de

Emma Tricard et Cécile Bally

Co-écrit par

Clay A.D.

À partir de textes rédigés par

Alexis Gallardo Medina, Andreas Bravo,  Atika Belabbes, Auka Campos, Bénédicte Grange, Camille Chapon, Chanez Macloux,  Catalina Miranda, Carolina Andrea Gonzalez Perez, Cécile Bally, Cecilia Beltrami, Dominique Tegho, Emma Tricard, Famke Struyve, Flupsi, Fouzi Driai, Françoise Amouretti, Gonzalo Martinez, Grete Smitaite, Isabella Krebs, Laura Baigorria, Louis Vanoosthuyze, Marc Philipp Gabriel, Pascale Latil, Paz Godoy, Sara Wendt, Selma Matter, Silvia Courtois, Stefanie Desmet, Tabea Xenia Magyar

Traduction allemande

Daniel Fastner

Traduction française

François Lacire

Relecture

Cathy Walsh, Louise Vantalon, Frauke Niemann, Tabea Xenia Magyar, Emma Tricard, Cécile Bally

Mise en page

Pierre Tandille pour Aero Club Studio

Feedback

Tabea Xenia Magyar, Asaf Aharonson

 

La suite à Reims

Le Débordement — La suite à Reims, s’inscrit dans la continuité du roman et trouve via cette page web une nouvelle forme d’expression, et surtout une suite. A Reims nous avons mené un atelier d'écriture d'une semaine auprès d'un groupe qui fréquente les ateliers socio-linguistiques de la Maison de quartier d'Orgeval.
Comment continuer à faire grandir une histoire même quand la fin est déjà écrite ? Où commence et où s'arrête un livre ?
Vous trouverez sur cette page des textes écrits et les versions audios lues par Christine, Maryline, Jacques, Rachid, Brigitte, Florence, Danielle, Cheng, Maguy et Carmela à la radio primitive le 24 Octobre 2022.

La suite à Reims

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Bienvenue dans Le débordement — la suite à Reims.

Initié en 2020 Le Débordement est un projet protéiforme. À la fois roman de science-fiction, ateliers d’écriture et performance dansée, il explore les notions de spéculations et d’adaptation en s’appuyant sur le genre narratif et l’esthétique de la science-fiction.
Le Débordement — le livre, est un roman trilingue en français, anglais et allemand. Basé sur des ateliers participatifs menés au Chili, en Belgique, en France et en Allemagne, ce projet interroge notre relation au futur, il explore le caractère politique de la science-fiction en tant que catalyseur du changement social. La nature collective du processus d'écriture, ainsi que la localité de ces ateliers, nous permettent d'observer les singularités et les similitudes présentes dans nos imaginaires de plus en plus mondialisés.
Cette semaine, nous, Cécile et Emma avons eu la chance de rencontrer un groupe de la maison de quartier d’Orgeval à Reims. Christine, Maryline, Jacques, Rachid, Brigitte, Florence, Danielle, Cheng, Maguy, Yassin et Carmela, tous participants des ateliers sociaux linguistiques de Catherine. Cet atelier, la suite à reims, s’inscrit dans la continuité du roman et trouve via cette émission une nouvelle forme d’expression, et surtout une suite. Comment continuer à faire grandir une histoire même quand la fin est déjà écrite ? Où commence et où s'arrête un livre ?

On vous propose d’entendre des utopies, des désirs de monde possibles, imaginés par chacune et chacun.

Lentement, des voix s’élevèrent les unes après les autres, une liste fut dressée et projetée. Le texte défilait vers le bas comme s’il s’enfonçait dans la terre. Au fur et à mesure que la liste s’allongeait, mon esprit me paraissait plus ample, aussi vaste que ces champs de fleurs que j’avais vu sur des photos d’avant le Débordement, ou que ces fragments d’océan que j’apercevais parfois entre les bâtiments et les parcelles terrestres.
Il y eut des dissonances, certaines idées suscitèrent la controverse et durent être débattues, d’autres furent écartées après de longues délibérations. Mais la salle était pleine d’une énergie inouïe, et tout semblait possible. Il était désormais évident que la plupart d’entre nous n’avait jamais parlé si librement, ni même imaginé que les choses pouvaient changer. Nous étions comme la flamme sous une casserole sur le point de bouillir.

Brigitte

Je voudrais un monde où les hommes puissent être enceintes !
Si les hommes étaient enceintes, ça libérerait les femmes, ça les soulagerait. On pourrait choisir qui porte l’enfant. Les femmes pourraient s’occuper d’elle-même, faire du sport, de la danse, aller manger au restaurant avec les copines. Est ce que les hommes devraient prendre une contraception ?
Les hommes se sentiraient concernés par l’éducation des enfants !
Au lieu d’entendre :
-Oh maman : qu’est ce qu’on mange ce soir ?
On entendrait :
-Oh papa : qu’est ce qu’on mange ce soir ?
Comment ce serait possible que les hommes soient enceintes ? Ils pourraient se faire opérer, greffer un utérus.
Peut-être que ça leur ferait tout drôle d’être enceinte, peut être qu’ils seraient content et peut être pas !

Christine

C’est vraiment une idée bizarre et originale, on a jamais vu ça!
Moi je m’appelle Chanelle et je suis une petite chienne et j’ai quelque chose à dire :

Je voudrais un monde où les animaux prennent le contrôle pour apprendre aux humains à mieux vivre !

Nous les animaux nous avons repris le pouvoir sur cette Terre. Nous les animaux nous voulons que les humains nous acceptent comme on est. Les humains nous ont tellement rejeté mais pourtant aujourd’hui, nous les bêtes, nous voulons caresser les hommes et les femmes. Nous voulons communiquer avec vous, vous redonner confiance. Nous ne sommes pas si méchants que vous le croyez. C’est vous qui nous avez rendu comme ça mais aujourd’hui on va vous apprendre à vivre avec nous. Nous demandons le bonheur, la vie avec vous, que nous ne soyons pas encore rejetés. Nous pouvons revivre ensemble, sans coups, sans chaines et sans torture. Nous les humains, nous les aimons !
Danielle : Comment arrivez-vous à communiquer entre humains et animaux ?
Aujourd’hui on utilise des Talki Walki pour communiquer entre humains et animaux, on utilise des sons aussi !

Maguy

Chers confrères et consoeurs les terriens,
Vous savez que j’ai fait une grande aventure en voyageant dans le temps avec une fusée qui ressemblait à un tapis volant exactement comme Aladin. Le tapis volant est comme une sorte de voiture qui ne pollue pas l’environnement.
Je voudrais que vous puissiez vous aussi voyager dans l’espace car c’était vraiment une super aventure ! Je n’en croyais pas mes yeux !
Vous savez, j’ai vécu une aventure en 2122, cette fois j’ai décidé de prendre le chemin de voyager dans le temps, j’ai découvert des choses que j’ignorais ou peut-être des choses qui vont se passer.
Je vivais dans une autre planète : Pluton et dans une autre époque avec d’autres traditions. C’était en 1925, et aujourd’hui nous sommes en 2122 : il n’y a pas de différence entre 2122 et 1925 ? Si ! En 2122 c’est la période de la technologie ! Et 1925 la période où vivaient nos grands-parents…
Quand je suis arrivée sur la planète Terre, j’ai trouvé beaucoup de changements par rapport à Pluton : Je suis rentrée dans un supermarché, j’ai besoin de manger :
« Bonjour » en souriant
Elle m’a répondu : « Bonjour »
« Est ce que vous avez du el Rouz? »
« Vous voulez dire du Riz ? »
« Oui, Madame »
Sur Pluton, on se tutoie, sur la terre il faut toujours utiliser la loi de la Politesse.
« Excuses moi, Pardon, excusez moi
Est ce que taaraf (vous savez) où maoujoud (se trouve) la Toussal (statut de) l’Oupéra ! (Opéra!)
Ana (je)
ghariba (étrangère) de Pluton
ana ouridou (je veux)»
« vous voulez quoi exactement avec cette statue ? »
Après un long discours, j'ai enfin réussi à comprendre ce qu’elle voulait dire.
Elle a commencé à parler une langue très bizarre et je n’ai rien compris.
Pour m’en sauver je lui ait dit « Maa el Salama »
Je la regardais , elle m’a regardée bizarrement, j’ai vraiment eu peur, je suis sortie en courant.
Mes chers concitoyens et concitoyennes : Grâce à la technologie on pourrait éviter ce type de situation et comprendre toutes les langues autour de nous, même une nouvelle langue d’une autre planète et d’une autre époque.

Cheng (en chinois) : - Euh mais comment fait-on pour voyager dans le temps ? A quelle vitesse va votre fusée tapis volant ?
Maguy : - Je ne te comprends pas, connectons nos antennes ensembles….
Cheng : - How do you travel in time? At what speed goes your rocket flying carpet ?
Maguy : - Je ne capte pas, je ne te capte pas, la connexion avec Pluton est mauvaise, elle est coupée.
Cheng : - Non c’est pas une question de connexion, je suis confuse, peut être qu’il y a deux mondes. Je viens de recevoir une lettre étrange, écoutez ça :

Cheng :

Aux autres personnes qui survivent dans ce monde :
Si vous pouvez voir cette lettre, veuillez la lire jusqu’à la fin.
Il y a eu une grave confusion dans ma cognition. Je ne sais pas : qui suis-je ? où suis-je ? Que suis-je ?
Jusqu’à hier, je vivais dans une ville parfaite qui s’appelait Reims. Chaque jour ici était aussi chaud que le printemps avec des fleurs. Tout le monde était poli et bien élevé. Nous chantions et dansions tous les jours sans avoir à travailler. Nous voyagions dans le temps et entre les planètes. Parce que nous sommes arrivés à une société communiste avec une grande abondance matérielle. Je remercie nos ancêtres tous les jours d’avoir créé un système social si parfait.
Mais un jour, le ciel bleu s’est soudainement effondré. Le froid a frappé tout mon corps. J’ai ouvert mes yeux et me suis retrouvé allongé sur un canapé en lambeaux. Mon corps était plein de tubes reliés à une machine froide. Une lumière rouge clignotante indiquait que la machine fonctionnait mal. Quand je suis sorti avec mes jambes atrophiées, j’ai vu la mer à l’extérieur de ma cabine. Non, ce n’était pas la mer, c’était de l’eau salée morte, sans vie. Des milliers de cabines se dressent dans un désert de sable jaune, au bord de la mer. C’était vous qui dormiez encore dans un autre monde parfait.
Le soleil me brûlait les joues, mes lèvres étaient gercées. Cette vraie douleur m’a fait comprendre dans quel monde je vivais. Je déteste ce sentiment, il me fait sentir que la première moitié de ma vie était une blague. J’étais enfermé dans une cage fabriquée par des nombres.
Comment choisir : mourir misérablement dans la réalité ou vivre heureux dans un monde virtuel ?

  • Comment réussir mon suicide sans douleur ? (me demandais-je)
  • Presque en même temps, un autre de moi m’a répondu :
  • Tu peux te noyer dehors dans la mer
  • C’est une bonne idée, merci mon amie
  • You’re welcome, (dit l’autre moi poliment.)

Mais quand je me suis jetée dans l’eau salée, je l’ai regretté. D’abord, la mer était si salée que je n’ai pas pu m’empêcher de vomir quand l’eau est entrée dans ma bouche. Deuxièmement, l’eau était tellement flottante que j’ai lutté longtemps sans couler.
Finalement, j’ai lutté jusqu’à être exténué. Je me suis allongé sur le sable avec une épaisse couche de sel cristallisant sur ma peau.
Le soleil brûlant me léchait le corps comme un serpent de feu. Je ne pouvais pas ouvrir les yeux. Je restais allongé là, comme un poisson salé brûlé, entouré d’un silence de mort.
Et vous, mes amis, vous vivez encore confortablement dans la ville familière, le monde parfait construit par les chiffres. Nos ancêtres étaient un groupe de programmateurs exceptionnels. Ils ont simulé parfaitement tous les sens humains. Les cinq sens et la douleur étaient transmis aux nerfs de nos cerveaux à travers ces tubes et ces câbles.
J’ai la même capacité, j’adore le monde virtuel. J’ai donc décidé d’y rester. Ah, c’est mon choix. Je veux retourner dans notre monde. Je veux me programmer pour coder une femme, l’épouser et coder beaucoup beaucoup d’enfants. Je vais vous retrouver. Je vais construire un meilleur système avec vous. Je suis Dieu, je suis mon propre Dieu. Alleluia !

Danielle

Si toi tu peux être ton propre dieu alors moi je veux vivre dans un monde où on paye avec des images et où tout le monde serait à égalité.
On vivrait dans nos capsules en verre, on aurait des robots pour faire le ménage et la cuisine. La nuit, les verres de nos capsules se teinteraient.
Quand on irait faire les courses, on aurait des tapis volants à la place des cadis. Les produits seraient en hauteur, ils flotteraient dans l’espace, ils seraient tous dans des capsules liquides de toutes les couleurs, et grâce à nos tapis, on pourrait les attraper. À la caisse volante du supermarché, on paierait avec des images.
Dans ce monde, il y aurait aussi des capsules spécifiques pour entreposer les images, un peu comme des musées. On viendrait les chercher si on en a besoin pour payer.
Les parcs seraient pleins de végétation et pleins d’animaux de toutes les couleurs et ils auraient la parole et ce seraient eux qui feraient les lois.
On me demande deux images de loup et de lion à la caisse du supermarché mais je n’avais que trois images de levé de soleil, c’est à dire des images de paysage, donc je ne pouvais pas payer. J’essaie de négocier mais ça marche pas. Je rentre dans ma capsule, bredouille.
Le soir quand je vais me coucher, je rêve d’images d’animaux, de paysages. Plus je rêve, plus j’en ai. Le lendemain, au pied de mon lit, je trouve beaucoup d’images couché de soleil, quelques-unes de forêt, une de montagne, et d’autres avec des animaux.
Avec tout ça je peux aller m’acheter des robes. Il suffit juste d’imaginer pour être riche !

Maryline

Trop bien et moi Je veux retourner dans les années 80’ pour :

Porter les mini-jupes en cuir
Les grandes bottes
Ma veste en cuir préférée
Me mettre du rouge à lèvres rose
Me mettre du noir aux yeux
Porter des anneaux aux oreilles
Danser sur Claude François, les Bee Gees, Mike Brant, Jeanne Mas, Karine Cheryl
Danser avec mes deux sœurs devant le miroir
Danser des slow

Je veux retourner dans les années 80’ pour :

Ne plus me prendre la tête
M’éclater en boîte de nuit
Revivre ma jeunesse
Boire du malibu et du kir

GEL
COUPE à la BROSSE
BOTTES A FRANGE
BOUCLE D’OREILLE EN TETE DE MORT
LUNETTES NOIRES
AMIS, BOITE DE NUIT MOONLIGHT
BAR ROND,
LUMIÈRES QUI CLIGNOTENT
EXTRATERRESTRES GROS YEUX NOIRS
PEAU BLANCHE
PATINS A ROULETTES
PLATEAU
MALIBU ORANGE
DANSER TOUTE LA NUIT AVEC AMIS

Carmela : - Est ce que dans les années 80, les grands- mères volent?
Maryline : - Les grands-mères étaient sexy!
Carmela : - Moi je voudrais que les grands-mères puissent voler comme des oiseaux !

Carmela

Dans mon monde, il y a 4 enfants pour 4 grands-mères. Un des enfants a surpris des souris grises dans le château. La souris lui a dit qu’elle avait trouvé une montgolfière.
Les grands-mères montent dans la montgolfière avec les petits lutins pour les emmener dans le ciel. Les grands-mères ont des ailes roses qui
clignotent de toutes les couleurs.

Grand-mère : J’ai des personnes en haut qui font des jeux de bois pour Noël.

Petit enfant : Moi ça me plairait car je n’ai jamais eu un Noël avec des jeux en bois.

Grand-mère : On va décorer le traîneau avec des guirlandes vertes et oranges.

Petit enfant : euhh en fait, nous on préferait aller danser dans une boîte de nuit.

Grand-mère : Ah d’accord, les boîtes de nuit sont à côté du château. Il y a des ballons de toutes les couleurs accrochés aux arbres. Les enfants ont des ailes avec des étoiles qui brillent qui sont données par les sorcières.

Petit enfant : oooahh je vole oh là là je suis surprise de voir le château en si petit.

Grand-mère : Tu verras quand tu rentreras dans le château, tu verras des lutins et des zèbres avec des ailes. Le château est beau avec toutes les lumières et avec un sapin étincelant. Il faut que l’on trouve le coffre pour avoir les baguettes. Mais il faut l’autorisation de toutes les sorcières.

Jacques : - Mais est ce qu’il faut aussi l’autorisation des loup-garous?

Jacques

Moi je voudrais que tout le monde puisse être l’animal qu'il veut parce que moi avant, j’étais un loup-garou!
Un jour, j’ai voulu courir après un homme pour le dévorer. Au moment de l’attraper, je me suis arrêté d’un coup. Alors, j’ai vu une vieille dame dans la forêt et elle m’a dit de m’approcher pour me donner une potion magique pour que je redevienne humain. Mais la potion magique n’a eu aucun effet sur moi. Et d’un coup, je me suis transformé en aigle. Et je me suis mis à voler et je voyais plein d’animaux et des gens. Je voulais attraper un poisson dans la mer. Et là je me suis transformé en dauphin. J’ai vu au fond de la mer des coquillages, des langoustes et des coraux, et des hippocampes et un énorme requin (j’ai eu peur qu’il me dévore). J’étais heureux d’être un dauphin, c’était mieux que d’être dans la peau d’un loup-garou, j’espère que ça ne m’arrivera plus jamais de me re-transformer.

Florence

Je veux que tout le monde puisse aller à Dijon un jour dans sa vie !
Parce que moi, quand je suis arrivée à Dijon, j’ai réalisé que c’était THE PLACE TO BE, tellement comme cette ville est magnifique.
J’ai pris l’hôtel à côté de la gare, la chambre était super jolie, les douches étaient très bien, y’avait même un jacuzzi.
Quand j’ai fini de prendre ma douche, j’ai mis un short et des baskets noires, incroyable. J’étais prête pour visiter Dijon. Je suis descendue pour me promener et j’ai cherché les restaurants chinois.
Saviez-vous que je mange beaucoup de nourriture ? Parce que la nourriture c’est tellement bon.
J’ai trouvé des restaurants qui n’étaient pas très loin et j’ai commandé du riz. Le riz était tellement bon et agréable, les spaghettis étaient si doux, les crevettes avec le poulet et la salade étaient super bien. La nourriture était si agréable et délicieuse.
Quand j’ai fini de manger, j’ai continué ma promenade, j’ai regardé les magasins. Puis, en début de soirée, je suis sortie, et j’ai commencé à trouver un KARAOKE. Le karaoké était alors trop bon. J’aime bien qu’il y ait à chanter de la musique nigériane.
Et là je commençais à chanter :

Rachid

Trop bien, moi Je voudrais que le tram vole à Reims!

A bord du tram qui vole à Reims, toutes les personnes voient tous les bâtiments en petit et aussi les commerces. Ils voient les voyous, les personnes âgées, les enfants, les femmes et les animaux. Je vois des bâtiments bizarres qui sont d’une drôle de couleur : fluo, jaune, rouge, vert et bleu. Les bâtiments sont en forme de carrés, de ronds, et de rectangulaires.
Toutes les rues sont tordues avec des énormes trous profonds. Il y a un homme qui s’approche en regardant en l’air, et il ne voit pas le trou. Et il tombe dans le trou. L’homme essaye de grimper du trou mais il n’y arrive pas et retombe dans le trou. Il essaye une deuxième fois de grimper et il retombe dans le trou. Il y a du sable qui rebouche le trou à cause d’un tremblement de terre.
Après, tous les habitants voient un volcan exploser et ils voient de la cendre tomber comme Pompéi. Les gens paniquent car les cendres et les boules de feu tombent sur toutes les personnes, que ce soient les grandes personnes, les enfants, les personnes âgées, les policiers, les voyous et les animaux.

Maryline : - Oh non non non Rachid noon, il est bien ton texte mais faut plus de positif !
Maguy : - et vous mesdames et messieurs, qu’est ce que vous pensez de l’avenir, qu’est ce que vous souhaitez pour le futur ? On ne vit qu’une seule fois !

Vous pouvez retrouver cet enregistrement sur le site iinternet Le-débordement.com et dans le foyer du studio du manège de Reims K622 à Orgeval à l’occasion de la pièce Le débordement, programmé dans le festival born to be alive, le mercredi 9 et jeudi 10 novembre à 19h30.
Merci à David, Emma, Catherine, Emilie à la maison de quartier d’orgeval, à radio primitive et au manège de reims pour cette semaine !

 


Une pièce chorégraphique de Science-Fiction.

Nous sommes en 2101. Le monde a été inondé et les villes sont profondément transformées. Pris dans un système virtuel autocratique qui les nourrit avec des frites synthétiques, les protagonistes se demandent combien de temps elles peuvent continuer à s’adapter. Vont-elles réussir à pirater le futur ? Tel est l’argument du Débordement, un récit de science-fiction écrit collectivement lors d’ateliers participatifs à Aix-en-Provence, Berlin, Santiago et Courtrai. En pleine conscience de la violence de notre société et des menaces qui l’abîment, les chorégraphes et danseuses Cécile Bally et Emma Tricard s’emparent de cet univers sombre pour en faire une fable chorégraphique futuriste et déjantée. À partir de la version française du texte, les deux interprètes déroulent une partition corporelle, avec un sens aigu du décalage et de l’autodérision. L’utilisation délibérée de matériaux simples, bricolés avec un humour réjouissant, renforce l’impression constante d’être dans un monde underground. Au carrefour de la danse, du théâtre et de l’absurde, Le Débordement bénéficie aussi des bruitages et de la musique live de Niels Bovri. A sa façon, drôle et fantasque, la pièce révèle ainsi un trio qui tente de se souvenir de son humanité, de réinventer ses propres règles dans une projection librement fantasmée du monde de demain, quelque part entre Tati et la série d’anticipation Black Mirror.

Le spectacle existe en deux versions - anglaise et française.

Première

Décembre 2021, Ballhaus Ost - Berlin

Première française

Novembre 2022, Festival BORN TO BE A LIVE - Manège, Scène Nationale - Reims

 

Chorégraphie, scénographie, interprétation

Emma Tricard et Cécile Bally

Création sonore et performance

Niels Bovri

Création lumière

Claire Terrien

Création costumes et accessoires

Sara Wendt

Regards extérieurs

Asaf Aharonson, Tabea Xenia Magyar, Liselotte Singer, Laura Fouqueré

Auteurice

Clay A.D.

Administratrices de production

Frauke Niemann, Louise Vantalon

Coproductions

3 bis f - Centre d'arts contemporains, le Fonds franco-allemand Transfabrik pour le spectacle vivant, le Goethe-Institut Chili et l'Institut français du Chili, Le Manège, scène nationale-Reims. Soutenu par kunstencentrum BUDA (Belgique) et NAVE (Chili). En partenariat avec Ballhaus Ost.
Financé par Hauptstadtkulturfonds et la DRAC PACA

Graphisme

Pierre Tandille pour Aero Club Studio

Typographies

Radius (Three Dots Type)
Gaya (Out Of The Dark)